10/05/2008

Résidences à l'Usine

Bernard Saulnier (en ce moment en action à l'Usine)

En ce qui a trait à l'écriture j'ai été publié dans différentes revues obscures ou qui ont disparus, un texte dans Ad Hoc volume III no 1 juin 1999. Ça fait quinze ans que je me consacre à temps plein à l'écriture sur Hache http://editions-hache.com/ et récemment sur mon blog http://centre-sud.blogspot.com/ J'ai aussi fait des lectures dans le cadre de Symfolium y'a longtemps c'était animé par François Gourd, que je ne connait pas en passant. J'ai produit deux cassettes de mes textes avec différent musiciens au Studio Petter Pan. Ai produit aussi un démo avec Anne-Marie Gélinas et un autre avec l'écrivain Alfred Luc Granger. Je participe comme chroniqueur à l'émission Folie Douce sur Radio Centre Ville 102.3 depuis sept ou huit ans. Côté performance vous pouvez m'écouter sur http://www.antenne.qc.ca/medias.php au début de la partie de quatre heures. Pour l'usine, je me propose d'inviter un guitariste avec qui j'ai collaboré.. Évidemment je me propose comme vous me l'avez suggéré de développer un texte sur l'avant, le pendant, et l'après de l'usine à paysage. Je tenterai d'y inclure certaine de mes idées, certaines de mes vues sur l'art en général.


Alexi Lepage
(en ce moment en action à l'Usine)

Mon travail sculptural porte sur l’exploration d’espaces imaginés interprétants le paysage. Cette interprétation est confinée à la représentation d’un territoire sur un objet utilitaire. Dans mes œuvres, le paysage n’est pas la figuration du réel, mais l’appropriation d’un territoire imaginé et indéterminé. S’il n’y a pas de lectures visuelles cohérentes de la nature, l’objet utilisé encadre, étalonne, mesure et convertis sa fonction domestique à une interprétation métaphorique du territoire inventé. J’introduis l’autofiction au cœur de cet environnement idéel avec lequel j’interagis.

L’utilisation d’objets à échelle humaine, dans ma pratique artistique, commente l’appréciation du territoire et connote le caractère sublime des récits métaphoriques et autofictionnels.

Le projet la longue route sinueuse consiste en la réalisation d’un livre-objet, prenant la forme d’une sculpture de lit rembourré monté sur pattes. Entre le matelas et le sommier, on accédera à des pages de dessins et de montage photographiques. J’y raconte par successions d’images, l’histoire d’une quête basée sur la recherche d’un pétrolier ayant fait un déversement au cœur du matelas. C’est l’illustration d’une rêverie. Le récit se bâtira d’une image à l’autre, comme le fil d’une pensé dont la structure narrative provient du rêve.

Le lit sera mis en contexte dans une installation reconstituant la nature. Une forêt d’épinettes noires le bordera le plaçant dans un environnement inquiétant. Les arbres de taille réelle seront faits de papier coloré à l’encre noire créant un espace lugubre et dense. C’est cette forêt troublante que je veux réaliser dans L’Usine À Paysage. Cette portion de La longue route sinueuse est une mise en scène des espaces du corps et de l’environnement. Ce commentaire visuel dramatise l’objet (lit) et permet de lier l’installation au récit.


Ashbal Gabriel Viau Hernandez
(en ce moment en action à l'Usine)

Tout débute par les mots 'JE T'AIME' et 'LE PAYSAGE'
Que ce soit le paysage urbain, ou sur un scène tout a fait démoder, je désire reconstruire.
réutiliser ce qui est établi, et en refaire un message d'amour.
Peut-être un peu sobre, parfois très éclaté, je ne sais pas vraiment où cette recherche me mènera,
mais j'ose espérer que ce projet développera une nouvelle approche, un nouveau regard face a ce qui nous est place devant les yeux.


Yannick Guéguen et Edith Normandeau
(du 15 au 20 mai)

*Partitions acoulogiques*

Les artistes-paysagistes Yannick Guéguen et Edith Normandeau créeront, avec les ouvriers de l'Usine à paysage, des partitions graphiques et picturales issues de l'exploration du territoire et de l'environnement sonore du quartier. Au cours de ce processus, ils souhaitent réfléchir avec les participants-ouvriers à la mise en forme de cette partition(kinesthésique, sensorielle, structurelle, chronologique) afin de donner une forme idéale à cet outil de représentations cognitives des sons du quotidien. Chaque ouvrier ou ouvrière se verra confier une échelle d'écoute à laquelle il ou elle devra être attentif durant un parcours. De retour à l'Usine, chacun traduira ses perceptions sonores à l'aide de pochoirs, thématisés par échelle d'écoute et représentatifs d'un indice de la matière sonore. Chaque ouvrier sera responsable de sa tâche et de son pochoir d'écoute afin d'exprimer l'ensemble des perceptions mémorisées. Au terme de cet atelier, le projet visera la création d'un instrument de perceptions inter-subjectives servant à recenser et à caractériser le paysage sonore en utilisant l'art comme forme d'expression qualitative.

Biographie

Yannick Guéguen et Edith Normandeau sont des professionnels de l'aménagement, architectes paysagistes et membres de l'AAPQ. Ils se spécialisent dans la recherche sur la cognition distribuée et l'environnement sonore. Leurs intérêts portent sur l'analyse des conversations et la pédagogie de l'écoute dans les déplacements piétons. Ils ont fondé le studio collaboratif /Audiotopie/ pour la mise en oeuvre d'outils participatifs d'accompagnement des conduites de projets. Ils sont détenteurs de maîtrises en aménagement, en complément de leurs études en architecture de paysage, en gestion de projet et en arts visuels. Au sein d'agences d'architecture de paysage et de structures artistiques alternatives (Qio, Caserne Éphémère, Hexagram), ils ont coordonné et initié des projets liés à la ville. Leur travail artistique a été exposé en France et au Canada.

www.audiotopie.org


Gentiane Barbin (du 18 au 24 mai)

Le projet Paysage et boule de gomme consiste en la réalisation d’une série de petits tableaux performatifs faits de gomme à mâcher. Les différentes formes composant l’ensemble pictural seront issues du mariage des espaces primaires du paysage tel le ciel et la colline et d’iconographies schématiques comme le cœur.

Durant la résidence, l’espace de travail sera divisé en deux. La première section sera dédiée à la mastication de la matière première, la gomme à mâcher. C’est dans cet espace que je débuterai mon travail en m’appliquant à développer une technique de mastication efficace et rapide pour la transmettre ultérieurement aux participants. La seconde partie de l’espace, l’atelier, servira à la dissection de la gomme et à son assemblage pour réaliser les tableaux. Au fur et à mesure de leur construction, je retournerai et inviterai les volontaires à savourer les saveurs appropriées au peaufinage des toiles.

Plus spécifiquement, j’aimerais explorer les différents comportements que nous développons en présence du chewing-gum. De par son mode de consommation il est maché puis jeté dans l’environnement où il devient partie intégrante du paysage. Il est un secret, comme une gomme que l’on cache sous un banc ou une base d’information abandonnée lorsqu’on le crache dans la rue. Cette perception de l’environnement paysagé est reprise et concentré pour mettre de l’avant la tension d’attraction/répulsion créée par le passage de la friandise au détritus souillé par la salive.


Karine Bouchard
(du mardi 20 au mercredi 21 mai (angle Ontario et De Lorimier)

Mon intention de projet réside dans l’idée d’une tente urbaine recouvrant un abri-bus de la rue Ontario. Le paysage ainsi créé porterait à confusion quant à la nature de son utilité.

Globalement, il s’agit de construire la carcasse d’un abris-bus, taille réelle, pour venir la recouvrir d’une toile imperméable blanche épousant ses formes. Il y serait écrit : « Ville de Montréal », accompagné de son logo. Dans les circonstances idéales, l’abri-bus se situerait le plus près possible de l’usine à paysages.

Donc, l’extérieur de la construction semblera appartenir à la lignée esthétique de l’espace public, par son apparence sobre et son côté industriel. Par contre, en s’approchant de la façade, il sera possible de détecter deux trous (yeux de bœuf), un disposé de chaque côté de l’abri-bus, permettant d’avoir un regard sur l’intérieur. Chose importante que j’ai oublié de mentionner : il n’y aura pas de porte. Francis Rossignol et moi prendrons résidence à l’intérieur, dans un décor privé (avec tapisserie, lit, fauteuil, etc.), exposés au regard des gens qui oseront coller leur œil sur celui du bœuf!

En résumé, l’intention est de faire ressortir la dualité entre l’espace privé et l’espace public en s’appropriant le lieu d’un abri-bus fictif. D’ailleurs, l’abri-bus est fréquemment emprunté par les habitants permanents de l’espace public, c’est à dire les itinérants. Ils en font leur dortoir, leur salle de bain, leur cuisine, etc., bref : leur maison.

J’ai connu une femme qui a habité dans un abris-bus pendant 20 ans. À 73 ans, 36 heures après son installation en appartement, elle est décédée, au milieu de son sommeil.


Marie-CLaude Plasse (du 25 au 31 mai)

Mes anciennes productions s'inspiraient de certains stéréotypes ou des conceptions mentales propagés par notre société ou notre culture nord-américaine. Reflétant peu à peu mes idéologies personnelles, je me suis appropriée mon corps et les lieux dans lesquels je vis. Maintenant, l'autoportrait est au centre de ma démarche artistique. Je performe devant l'appareil photographique, J'explore et je transpose mes réflexions et comportements instinctifs. À travers le projet « Gaya-Galatea », j'arrête sur image mes méditations dans des lieux tout en questionnant la vulnérabilité de l'être humain.

Dans le cadre d'une résidence d’artiste chez-vous, j’aimerais produire de nouvelles images dans le quartier Centre-sud et dans votre usine, seule ou en compagnie de vos employés. Celles-ci me permettraient de donner une autre vision du quartier et une autre façon de percevoir les paysages urbains par des mises en scène solitaires ou communautaires. Ces constructions photographiques seront fait dans l’optique du paysage campagnard, tel le modèle de paysage que votre usine reproduit en série sur les affiches recyclées, dans un milieu tout à fait urbain. En ce sens, un groupe d’individu habillé totalement en bleu pourra jouer le lac, d’autre en brun, les arbres, d’autre en noir les montagnes et ainsi de suite, etc...


Véronique Malo
(projections du 29 au 31 mai)

"We must be consistently aware of how space can be made to hide consequences from us, how relations of power and discipline are inscribed into the apparently innocent spatiality of social life." –Edward Soja

Le projet pour l’Usine à paysage sera une projection multiple sur une vitrine du centre-sud, ou l’accès à un édifice pour créer des projections multiples dans différentes fenêtres. La résidence permettra de développer un projet spécifique au lieu, à l’architecture et au paysage ambiant. La vidéo sera inspirée d’un parc urbain situé près du lieu de la projection. Une mise-en-scène avec acteurs, combinée au rythme normal des passants. Ce projet sera une continuité de mon travail de recherche sur l’impact du paysage et de l’architecture sur l’individu. Une façon de contrer l’hégémonie des éléments visuels urbains.

Démarche artistique

"Trop de cadavres parsèment les chemins de l’individualisme et du collectivisme. Sous deux raisons apparemment contraires sévissait un même brigandage, une même oppression de l’homme esseulé."
– Raoul Vaneigem

"Public spaces have been broken down into those dominated by populare culture (streets), by mass culture (malls), by high culture (museums), by corporate culture (offices buildings), and by official culture (government structures )." (248) – Lucy Lippard

"Walking alone also has enormous spiritual, cultural and policial resonance. It has been a major part of meditation, prayer, and religious exploration. It has been a mode of contempolation and composition, from Aristotle’s peripatetics to the roaming poets of New York and Paris." – Rebecca Solnit


My video are most often a mise-en-scene with actors, mixed with normal rythmns of the city in the background. I think about the tradition of landscape in art in relation to how public places have been evolving. I use a static view in my videos and long sequences often to create a sense of time passing, of contemplation. Also to counter the rythmns that we get use to in popular culture. The use of windows are used as frames that mirror the public space while within it : it refers to the reflexion as well as the tradition and to the architecture. I am interested in the interaction in public space, the rythmn that human creates.


Aussi:
2 artistes du projet Commandos 2361 résideront également à l'Usine

Danny Gaudreault (Performance: la nuit du samedi 10 au 11 mai de 22h à 4h00)

Artiste interdisciplinaire, ma démarche artistique repose sur la dualité des contraires. Principalement actif en performance et en vidéo, le désir de créer une hybridation entre ces deux médiums distincts est devenu la colone vertébrale de mon travail. Issu du monde du cinéma, mes performances sont travaillées en étroite relation avec la vidéo. Celle-ci devient la principale source d’interraction. Après avoir réalisé deux court-métrages en fiction, j’ai délaissé la forme narrative pour travailler un discours visuel symbolique et associatif. Je tente de tisser un discours par analogie en faisant cotoyer archétypes et références personelles. Intéressé par la dualité, mes oeuvres conservent toujours un rapport contraire, soit: subconsient-conscient, homme-animal, masculin-féminin, mouvement-staticité, propreté-saleté, pénétrant-pénétré, direct-indirect, etc
Mes performances sont travaillées en tant que tableau vivant et “action-séquence”. Mon corps devient la charpente d’une installation en mouvement alors que le vêtement et les accesseoires servent aux développement des gestes soignés. Ainsi, le corps placé en position d’inconfort développe des actions qui créer d’abord une confusion pour établir un language visuel.


Vous assisterez à l’une des quatre performances inscrites dans le projet COHÉSION et autres tentatives. Au cours des derniers mois, je suis allé à la rencontre de différentes personnes qui , à leur manière, donnent la couleur à ce quartier étéroclyte qu’est Centre-Sud. Je me suis invité chez eux ou dans leur lieux de travail et me suis intéressé à leur personne. Ces échanges ont nourrit un travail de recherche sur le quartier. Parrallèlement, je me suis approprié des lieux publics afin de créer une analogie. Les performances sont mon regard subjectif face à ces rencontres. Ces personnes m’ont inspirées et j’ai pu créer un lien entre eux et ma personne. Chaque performance est travaillée en étroite relation avec la vidéo. La dernière partie du projet sera la réalisation d’une vidéo des quatres performances. C’est à ce moment que l’on retrouvera le son des entretiens réalisés.


COHÉSION et autre tentatives à l'Usine a Paysage.
La performance réalisée à l'Usine a paysage fera écho d'un entretien réalisé avec Gisèle du Coup de Pouce. Cette action de longue durée (six heures) se déroulera dans l'une des vitrines de l'Usine. Je traitrai du rapport entre le territoire, le corps, l'identité en lien avec le paysage. Mon corps mis à l'épreuve, deviendra un paysage 'en vue' et en développement pendant six heures, au cours desquelles je construirai et détruirai incessemment. Regard sur une facette du quartier centre-sud et ses habitant-e-s.

Sonia Martineau (en ce moment en action à l'Usine)

Artiste indisciplinaire et bricoleuse, ma démarche artistique est axée sur des rapports de force entre l’investigation théorique et l’intuition maladive; entre le besoin du jeu sans but et l’espoir que: «Ça marche!»; entre l’autoréférentialité exacerbée et le reniement de soi. Ces frictions ironiques sont stabilisées sous le joug de la liberté à l’intérieur d’«espaces-autres» architecturés par différentes conventions artistiques, domestiques, éthiques, politiques ou encore sociales. Adepte de l’hybridation, mes projets s’élaborent de façon anarchique entre la sculpture, la performance, la vidéo, la photographie, la céramique, l’installation, l’écriture...


- À qui mieux mieux -

Projet d’art hybride alliant la sculpture et la littérature de gâteaux d’anniversaire, ce Commando centralisera son intérêt sur les déchets du quartier ou sur ce qui peut être considéré comme tel par les gens du quartier. Chacun pour tous et chacun pour soi, nous tenterons d’établir un lien elliptique entre les détritus qui «gâchent» le paysage et les joies éphémères qu’ils ont pu procurer à chacun dans leur intimité. Des voeux gentils de «bonne poursuite» seront exprimés afin de souligner la présence nuisible des détritus qui nous portent préjudice à tous à part égale. Nous ferons de notre mieux pour les rendre heureux.

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